L’activité physique peut être un formidable outil pour bien vivre avec l’obésité. Elle entretient le corps et elle permet de lutter contre les effets néfastes de l’excédent de tissu adipeux. Une simple marche quotidienne suffit pour profiter des ces bienfaits. Voici comment ça fonctionne.
En premier lieu, l’activité physique permet de réduire la quantité de masse graisseuse. En effet, le corps humain est comme une chaudière : une fois mis en marche par l’effort, il continue à brûler des calories pendant plusieurs heures[1], même une fois l’activité physique terminée.
Par ailleurs, durant l’exercice, le corps génère des hormones de croissance. Celles-ci permettent de reconstituer du muscle, si, bien sûr, l’apport alimentaire en protéines est suffisant. C’est la garantie de ne pas tomber dans l’effet « yo-yo».
De manière générale, l’activité physique intensifie la production de toutes sortes d’hormones. Certaines permettent au corps de s’alimenter en énergie. Par exemple, le corps devient plus sensible à l’insuline, qui sert à transporter le glucose vers les muscles. Plus l’insuline est efficace, moins on risque de développer un diabète.
Enfin, l’activité physique :
– augmente le cholestérol-HDL (bon cholestérol)
– favorise la production d’hormones antiathérogènes, qui luttent contre les dépôts graisseux dans les artères
– lutte contre l’hypertension artérielle.
Un effort modéré et continu aide à réduire l’hypertension, ainsi que les risques d’arrêt cardiaque. D’ailleurs, une demi-heure d’exercices simples – comme la marche – tous les jours réduit de 35% la probabilité d’accident cardio-vasculaire [2]. En gagnant en endurance, on rend le tissu adipeux (ou masse grasse) plus sensible aux hormones lipolytiques. L’obésité peut résulter entre autres d’un manque de ces hormones, qui dégradent les graisses. Faire de l’exercice compense en partie ce déficit : le corps arrive naturellement mieux à métaboliser ses tissus adipeux, ce qui réduit la masse graisseuse.
De manière générale, l’activité augmente sensiblement l’espérance de vie. On estime qu’entre 25 et 75 ans, se mettre à une activité physique régulière augmente l’espérance de vie de 50%. Les effets deviennent marqués à partir de 5 à 8 ans de pratique régulière. Là encore, pas besoin d’avoir une activité soutenue et intensive : un effort modéré mais continu, une demi-heure par jour, permet d’avoir des effets très favorables. Les activités basées sur l’endurance, comme la marche, sont parfaites dans ces conditions.
Selon un rapport de la Haute Autorité de Santé datant de 2011[3], il est nécessaire pour tout adulte de faire 2h30 d’exercice par semaine, ainsi qu’une heure par jour pour les enfants. Ces exercices quotidiens sont un impératif de santé publique. Ils peuvent être constitués d’activités ludiques comme le vélo ou le jardinage. Associé à une nutrition adaptée et à une bonne prise en charge médicale, l’exercice peut apporter beaucoup aux personnes en état d’obésité [4,5].
[1] Riche D. Guide nutritionnel des sports d’endurance. Paris: Vigot Ed.; 1998, 360p.
[2] Elizabeth J. Mayer-Davis et al. Intensity and Amount of Physical Activity in Relation to Insulin Sensitivity. The Insulin Resistance Atherosclerosis Study. JAMA. 1998; 279: 669-674.
[3] www.has-sante.fr – 11 octobre 2011
[4] Chantal Simon, Brigitte Schweitzer, Emmanuel Triby, Franck Hausser, Nane Copin, Nadir Kellou, Carine Platat, Stephane Blanc. Promouvoir l’activité physique, lutter contre la sédentarité et prévenir le surpoids chez l’adolescent, c’est possible : les leçons d’ICAPS. Cahiers de nutrition et diététique (2011)46, 130-136
[5] Etude NUTRINET-Santé. Conférence de presse du 24 novembre 2011.
Source de l’image à la Une : Dans la foulée, le tour de France de Jean-Luc Loiseau pour montrer que l’on peut être obèse et retrouver une vie normale. #DanslafouleeJLL