Utilisé dans de nombreux articles et publications médicales traitant des problèmes de poids, l’indice de masse corporelle, ou IMC, est devenu une donnée précieuse pour les professionnels de santé. Cet indice est une grandeur qui permet d’estimer la corpulence d’une personne. Il a été inventé par Adolphe Quetelet, scientifique belge fondateur de la statistique moderne. Comment est-il défini ? Comment est-il pris en compte par les professionnels de la santé ?
Le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) reste à ce jour le seul moyen simple pour estimer la masse grasse d’un individu à partir de son poids et de sa taille. Il est obtenu par l’opération suivante : poids (en kg) divisé par la taille (en mètres) au carré. Cette formule ne peut néanmoins n’être appliquée qu’aux personnes adultes (entre 18 et 65 ans), car c’est dans cette tranche d’âge que la corpulence d’un homme ou d’une femme se stabilise.
Classification de l’OMS
En 1997, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini cet indice de masse corporelle comme étant le standard pour évaluer les risques liés au surpoids chez l’adulte. Elle a également défini des intervalles en se basant sur la relation constatée entre l’IMC et le taux de mortalité.
IMC en kg/m2 | Classification de l’OMS |
Moins de 16,5 | Dénutrition |
Entre 16,5 et 18,5 | Maigreur |
Entre 18,5 et 25 | Valeurs normales |
Entre 25 et 30 | Surpoids |
Entre 30 et 35 | Obésité modérée |
Entre 35 et 40 | Obésité sévère |
Au-delà de 40 | Obésité massive |
Prise en compte de l’IMC
Une fois cette valeur obtenue, à quoi sert-elle ? Elle permet à un médecin nutritionniste ou un diététicien d’estimer votre état nutritionnel et de diagnostiquer un état de surpoids ou d’obésité. En effet, un IMC trop élevé est un important facteur de risque de maladies chroniques comme :
- les maladies cardiovasculaires (insuffisance cardiaque, infarctus, AVC) qui étaient déjà la première cause de décès en 2012
- le diabète
- l’hypertension artérielle
- l’excès de lipides dans le sang (dyslipidémie)
- les maladies articulaires telles que l’arthrose
- le syndrome d’apnée du sommeil et d’autres maladies respiratoires
- certains cancers (de l’endomètre, du sein et du côlon)
N’oublions pas le retentissement psychologique et social de cette maladie ! L’IMC est donc un outil particulièrement important pour évaluer son poids et déterminer si un rendez-vous avec un professionnel de la santé est nécessaire.
NOTES DE L’EXPERT
L’IMC est la mesure la plus simple du surpoids et de l’obésité dans une population car, chez l’adulte, l’échelle est la même quels que soient le sexe ou l’âge du sujet. Il donne toutefois une indication approximative car il ne tient pas compte de l’ethnie, de la répartition de la masse grasse et de la musculature des individus.
Exemples :
1) Un Asiatique est obèse avec un IMC à 27, alors qu’un Européen est considéré comme étant seulement en surpoids avec le même indice.
2) Les graisses localisées au niveau de l’abdomen sont celles qui ont le plus d’impact sur la santé et la forme physique de la personne.
3) L’IMC ne correspond pas forcément au même degré d’adiposité d’un individu à l’autre. En effet, l’IMC peut être élevé dans certains cas, chez certaines personnes très musclées notamment.
Prenons l’exemple d’un joueur de rugby de l’Equipe de France, qui mesure 1,80 m et pèse 100 kg, tout en muscles. Son IMC sera de 30.86 !! Et pourtant, il n’est pas obèse. Dans certains cas particuliers, il est recommandé d’effectuer un test d’impédancemétrie tri-fréquences, qui permet de déterminer la composition corporelle (masse grasse, masse musculaire, eau totale, eau extracellulaire, eau intracellulaire). Ce test, beaucoup plus précis, permet d’affiner les résultats du calcul de l’IMC et de personnaliser les conseils.