Le régime paléolithique ne vient pas allonger la longue liste des régimes tout droit sortis de l’imagination des grands manitous de la nutrition. C’est un programme alimentaire qui correspond à ce qu’ingéraient nos ancêtres. En 1985, il a été défini comme « alimentation idéale » par un médecin américain, le docteur Eaton. En quoi consiste-t-il ? Peut-il correspondre à la vie que nous menons de nos jours ?
Le principe
La diète paléo apporte de 20 à 40% de glucides (contre au moins 55% dans l’alimentation actuelle), de 20 à 35% de protéines et de 30 à 40% de lipides.
Que mettre dans son régime ?
- Les aliments à privilégier
Toutes les sources de protéines « maigres » : viandes maigres, volailles, poissons, fruits de mer, œufs.
Tous les fruits et légumes pauvres en amidon.
Les noix et les fruits à coques : amandes, noisettes, noix de cajou, noix de pécan, noix du Brésil, pistaches,….
Les graines (tournesol, lin sésame)
- Les aliments à limiter
Les huiles pressées à froid, l’avocat, le café et le thé, les boissons alcoolisées, les fruits secs. Le riz bio et le sarrasin peuvent être consommés de temps en temps.
- Les aliments à bannir
Les produits laitiers, tous les produits céréaliers dont le pain (qui apportent du gluten notamment), les légumineuses (lentilles, pois, pois chiche, fèves, haricots rouges…), les légumes apportant de l’amidon (pomme de terre, manioc…), les plats préparés ou en conserve, les viandes grasses, le sel et le sucre.
Les avantages
On n’a pas besoin de faire le compte des calories ingérées, il suffit de s’arrêter de manger quand on n’a plus faim (la satiété étant atteinte plus rapidement qu’avec une diète classique en raison de la richesse en protéines).
Le régime paléo permet certes une perte de poids rapide, mais il facilite également la digestion (grâce à la suppression des céréales et des produits laitiers et à l’importance des apports en fruits et légumes). En l’adoptant sur le long terme, il permettrait de lutter contre les maladies cardiovasculaires, le diabète, certains cancers, les maladies inflammatoires et l’asthme.
Les inconvénients
Les apports en vitamine D ne sont pas couverts.
La frustration, à cause de la monotonie des repas, est presque inévitable : la différence entre ce régime et l’alimentation actuelle est telle que le risque d’échec, donc de reprise de poids encore plus importante, est grand.
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Les bénéfices de la diète paléo liés à la richesse en fruits, légumes et oméga 3 sont reconnus et prouvés scientifiquement. La teneur en protéines est très importante pour le maintien de la masse musculaire et donc la perte de masse grasse uniquement. Les apports élevés en protéines et en fibres alimentaires permettent de procurer une sensation de satiété rapidement. Toutefois, l’absence de fibres solubles (présentes dans les céréales entières et les légumineuses) peut avoir un impact négatif sur la flore intestinale quand on prolonge cette diète.
Qu’en est-il sur le long terme ?
Rappelons que le régime paléolithique supprime complètement deux des quatre grands groupes d’aliments, à savoir les produits laitiers et les céréales (dont le pain). Si d’autres régimes faibles en glucides évincent également les féculents, ce n’est que dans la phase de perte de poids. Ils sont ensuite réintroduits progressivement en phase de stabilisation puis de rééquilibrage.
Même si les besoins nutritionnels sont couverts (à l’exception de la vitamine D), la monotonie des repas rend presque impossible le maintien de cette diète à long terme. En effet, si nos ancêtres chasseurs-cueilleurs avaient ce type d’alimentation, ce n’était pas par choix mais par obligation. Or, la diversité de l’offre alimentaire actuelle parait difficilement conciliable avec le régime paléo. Comment faire face à la frustration qui finira forcément par arriver ? Comment continuer à avoir une vie sociale épanouie ? Comment maintenir la notion de plaisir ? Le nombre d’interdits peut, ou va, finir par déboucher sur des « crises d’excès » difficiles à contrôler, responsables de l’effet « yo-yo » tant redouté.
De plus, c’est essentiellement la sédentarité et la consommation d’aliments raffinés sucrés qui est à l’origine des maladies métaboliques. Ce n’est pas la consommation trop importante de céréales entières, de légumineuses et de laitages. Par conséquent, l’adoption du régime méditerranéen est nettement plus recommandée. [/note_expert]
Source image à la Une : Flickr (Inspirational Food)