Depuis plusieurs années, l’aspartame est au cœur de diverses polémiques, relayées par les médias et notamment sur Internet. Cet édulcorant a été accusé d’être responsable de nombreux effets secondaires souvent graves : augmentation des risques de cancers, dommages pour le cerveau et le système nerveux, sclérose en plaques, lupus érythémateux, crises d’épilepsie, etc. Alors, faut-il définitivement abandonner votre « sucrette » ou est-elle sans danger ? Le point sur un additif très décrié.
Découvert en 1965, l’aspartame fait partie des édulcorants (substances d’origine naturelle ou de synthèse donnant une saveur sucrée) dit intenses car son pouvoir sucrant est très élevé (200 fois supérieur à celui du sucre de table, le saccharose). Contrairement aux sucres, il n’apporte pas de calories.
Pendant la digestion, l’aspartame est découpé en 3 composés différents que l’on retrouve dans l’alimentation courante en quantités nettement supérieures (œufs, viande, produits laitiers, céréales…). Ces constituants sont utilisés par l’organisme comme s’ils étaient apportés par les aliments.
Sans risque pour le consommateur
L’aspartame est l’un des ingrédients alimentaires qui a été le plus étudié au monde. Un consensus au sein de la communauté scientifique nationale et internationale* existe aujourd’hui : l’aspartame est sans risque pour la santé du consommateur et son utilisation est approuvée dans plus de 90 pays. Toutes les allégations remettant en cause la sécurité de l’aspartame ont été reconnues sans fondement scientifique.
Une notion de dose journalière admissible
Une Dose journalière admissible (DJA) a été définie pour l’aspartame : c’est la quantité que l’on peut consommer tous les jours de sa vie sans aucun risque pour sa santé. Elle est de 40 mg/kg/jour, c’est-à-dire qu’une personne de 60 kg peut consommer jusqu’à 200 sucrettes par jour sans aucun risque (entre 100 et 200 selon les marques) !
Les études réalisées en France montrent que la consommation d’aspartame, tous aliments confondus, est largement inférieure à cette DJA. Même les plus gros consommateurs (enfants diabétiques par exemple) n’atteignent que 5% de la DJA.
Chez les patients souffrant de phénylcétonurie, la DJA n’est pas applicable car ces derniers doivent adopter un régime strict faible en phénylalanine.
* Ils ont travaillé sur l’aspartame : Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine (CSAH) ; Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA) ; Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) et son équivalent aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) ; Organisation de l’Agriculture et de l’Alimentation des Nations-Unis (FAO) ; Organisation Mondiale de la Santé (OMS).[note_expert]
L’aspartame est un édulcorant au pouvoir sucrant 200 fois supérieur à celui du sucre, autorisé en France depuis 1988, qui n’apporte pas de calories. On le retrouve dans de nombreux aliments et boissons au quotidien (produits laitiers, boissons rafraîchissantes, édulcorants de table, confiseries…). Son innocuité n’est plus à prouver : aux doses d’ingestion actuelles, le consommateur ne prend aucun risque pour sa santé.
Pour autant, faut-il ou non limiter sa consommation ?
Comme nous le savons, le surpoids et l’obésité sont à l’origine de nombreuses maladies telles que le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires. Lutter contre le surpoids et l’obésité est donc un enjeu de santé publique et nous devons prendre les mesures nécessaires pour y arriver.
Dans le cadre d’un régime équilibré où l’apport calorique total est contrôlé, les édulcorants peuvent aider les consommateurs à diminuer leurs apports énergétiques et contribuer à la perte de poids. Les édulcorants intenses, tels que l’aspartame ou l’acésulfame de potassium, ne provoquent pas de sécrétion d’insuline ou de variation de la glycémie. De plus, ils n’augmentent pas l’appétit.
Par contre, ils ne vont pas diminuer l’appétence pour le sucre, c’est-à-dire les envies de sucre, les compulsions sucrées. Et c’est ce fameux sucre que nous consommons en trop grosses quantités…
Alors, si vous ne pouvez vraiment pas vous passer de sucre dans votre café, optez pour une sucrette en remplacement mais n’en abusez pas ! L’idéal est en effet d’apprendre à se passer progressivement du sucre, à se déshabituer du goût sucré.
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Source image à la Une : Flickr (Simon Q.)